Le groupe Cure et travail se réunira le 17 octobre de 14 heures 30 à 17 heures 30
dans la salle prêtée par l'APAJH, rue de la Pierre à Tours, comme
d'habitude. Loïse Sacarabany nous parlera du métier de psychologue à
travers ses différentes pratiques d'écoute en nous faisant part des réflexions du collectif PELT (Pensons Ensemble le Travail) auquel elle appartient, voici sa présentation :
Les bouleversements créés par la situation
sanitaire au début de la pandémie ont
particulièrement impacté la vie et le travail des individus. Nous avons tous été confrontés à une réalité
qui nous a pris à défaut en nous soumettant à l’inattendu. Cette situation
nouvelle jusqu’alors inconnue et les réactions qu’elle a provoquées autour de nous, ont donné lieu
à des échanges réguliers au sein de Pelt, association Penser Ensemble Le
Travail, dont je suis membre depuis plusieurs années, en tant que psychologue
du travail.
Précisons, que
notre association fondée en 2001 par des psychologues du travail s’est donné
pour but, à travers ses statuts, de développer et de promouvoir le métier de
psychologue, praticiens en clinique du travail. C’est dire si nous nous sentions concernés par la situation et ses
répercussions sur le travail et la santé au travail.
Paradoxalement, le
premier mouvement partagé par les membres de Pelt s’est révélé être le souhait de
vivre ce qui était en train de se produire, sans chercher à le ‘’penser’’. Ce
n’est que dans un second temps, qu’un même constat d’étonnement partagé par
certains d’entre nous a pu s’exprimer. L’étonnement saisi, prenait sa source
dans l’appel massif au bénévolat des psychologues pour la mise en place ou la
montée en charge de plates formes téléphoniques. C’était, comme si, le bénévolat allait de soi
dans la pratique du psychologue. C’est cette évidence qui nous interrogeait.
Comment penser cet appel au bénévolat des psychologues
à l’aune de nos préoccupations de métier et de santé au travail sans se sentir arraisonné
par les discours contextuels?
La discussion ouverte
entre nous, au regard du métier à soutenir, se transforma alors en embarras
collectif accompagné d’un vif désir de partage avec d’autres professionnels exerçant
dans le même champ.
Chemin
faisant, ce désir de partage et d’action a pris la forme d’une lettre adressée
aux psychologues par le biais des instances représentatives de la profession en particulier la FFPP (Fédération Française des Psychologue et de la
Psychologie), se donnant à lire comme un positionnement du métier dans ces
temps de secousses du travail.Cette lettre est accessible sur le site de PELT : http://www.pelt.fr/
En articulation avec la lettre, je propose une présentation plus technique
issue de ma pratique singulière qui porte sur une consultation par téléphone.
Une deuxième séance aura lieu le
12 décembre après-midi, Lara Pennec nous fera une présentation de sa thèse de doctorat : « Travail à perte » :
"On peut dire que cette recherche est entrée dans la question des suicides au travail, et plus particulièrement chez France Télécom, par un coin qui parait contre-nature par bien des aspects. Elle a cherché à se maintenir sur une ligne de crête alors que sa structure requière d’être partisan. L’écriture a essayé de se tenir sur la fonction de l’énigme parce qu’elle est au coeur de la question sociale qu’elle révèle, comme de l’acte de se tuer pour le travail. En se maintenant aux côtés de ceux qui se sont tués, on longe le penchant de luttes des classes auquel ils font appel d’air, sans y entrer, ce qui ne doit pas l’effacer ni le racornir.
Ainsi la thèse cherche à déplier différents aspects de la structure de déchiffrement dans laquelle tout ceci se passe ; tant pour la question intime de ceux qui se tuent, que pour le trajet de l’énigme à la pulsion, que pour les ambiguïtés de langage et de jouissance de l’époque et du travail. C’est une lucarne sur le destin tragique où a atterri le discours prometteur que tenait la société du travail depuis le19eme siècle. De la joie à l’obsolescence… à la flambée du sacrifice".
Présentation de Lara Pennec :
Alors que j’avais entamé une formation initiale en psychologie, une rencontre dévia la trajectoire vers la Tapisserie d’ameublement. Il fallut ensuite quelques années pour apprendre et être ouvrière du métier. Puis, une nouvelle bifurcation me permit d’ouvrir un atelier de Tapisserie au sein d’un chantier d’insertion. J’ai coutume de dire que c’est là que les gens sont repassés devant les fauteuils. Le questionnement sur la subjectivité en lien avec le travail est venu à ce moment-là, et aussi la rencontre avec la Psychanalyse. L’université de Rennes a accueilli mes questions ; une autre rencontre leur donna la possibilité d’être menées vers l’écriture de cette recherche.
Aujourd’hui, je suis Psychologue clinicienne au Mans, dans une association médico-sociale où sont mises en place plusieurs activités autour de la reconnaissance de handicap psychique. Les questions intimes y sont abordées dans la direction du lien social, du travail ou encore du logement.
Les deux séances suivantes du séminaire auront lieu en 2021, les
dates seront prévues ensemble lors de la séance du 17 octobre, ce seront
les mêmes que celui du groupe de lecture du matin consacré à Hélène
Chaigneau à partir de cette année. On peut accéder à des textes et
enregistrements à partir du blog tosquellestours.blogspot.com.